Danse : Orsapolska
@flickr : M. Moers |
Pour nos oreilles françaises, Orsa se prononce «Oucha». En réalité, ce n’est pas exactement ça, le «r» et le «s» se mélangent pour former autre chose…
Orsa est une petite ville située dans le Dalarna, au nord du lac Siljan, au bord du lac d’Orsa.
Elle se situe à 12 km de Mora, 37 km d’Ore, 45 km d’Ävdalen, 48 km de Rättvik, 50 km de Boda, 86 km de Bingsjö. Autrement dit, dans un mouchoir de poche, des styles de polska bien différenciés. Euh… c’est sûr ça ?
Oui et non… En effet on distingue des styles propres mais il y a aussi des connivences. Et quand on regarde les choses de plus près, on s’aperçoit que chaque style est composé de polska parfois très différentes.
La polska d’Orsa
Mais regardons de plus près la polska d’Orsa.
Je ne vais pas me lancer dans un descriptif exhaustif et très détaillé, mais donner quelques éléments qui me semblent caractéristiques tout en montrant la diversité. L’idéal, s’est d’étayer mes propos par des exemples concrets (des écoutes).
La danse :
Une partie en couple ouvert pour la marche et une en couple fermé. Il y a un effet de bascule plus ou moins prononcé en fonction du tempo et du style choisi. Ce balancement donne la sensation que ça ne tourne pas tout à fait rond, et ça qu’est-ce que c’est bon !
La musique :
On trouve des polska régulières (jämt) et d’autres irrégulières (ojämt) et puis d’autres qui mélangent jämt et ojämt selon les moments de la musique. (Souvent ojämt devenant jämt en fin de phrase.)
C’est le deuxième temps qui se balade, tantôt chaque temps a la même durée, tantôt, le 1 est plus court et le 2 plus long.
Le tempo aussi peut-être très différent. Sur toutes les sources de collectage, il est assez élevé, voir très soutenu. Mais au fil du temps et des modes, le tempo s’est ralenti, apportant d’autres sensations de danses. Pourtant Gub Orsa (à la manière ancienne) c’est bon aussi !
C’est un répertoire qui apprécie les tempéraments inégaux, quarts de ton et autres intervalles sous le demi ton. Cela donne des échelles particulières et typiques.
Les ruptures rythmiques, liées à un changement de coup d’archet, où l’on passe du ternaire au binaire d’un seul coup.
Les fameuses mesures supplémentaires «extra takt» où l’on répète juste une note et qu’on trouve en fin de phrases. Elles n’existent à ma connaissance que dans ce répertoire. D’après Björn Ståbi, un jour quelqu’un ne se souvenait plus de la partie B et a placé ces mesures pour que la danse continue et c’est resté.
Une certaine manière de construire des deuxièmes voix.
Mais tout cela est bien théorique et le mieux, c’est d’écouter la musique et de la danser !
La transmission à Orsa
La musique traditionnelle se transmet à l’oreille. En Suède, on prend le soin particulier de mentionner la source. C’est pourquoi les polska sont si souvent nommées «efter» (d’après la version de). Et même parfois «efter bidule» qui la tient «efter machin».
Pour la polska d’Orsa, il y a quelques noms à connaître (la liste est loin d’être exhaustive).
Par ordre chronologique :
@youtube |
Musiciens actuels :
@http://stentryck.se/bjorn-stabi/ |
@http://www.teaterignesta.se/ |
@http://idafrid.blogspot.fr/2008/11/malungsbilder.html |
Petite discographie sur le répertoire d’Orsa:
Article de Martin Coudroy